Avec un peu de recul, je puis dire aujourd'hui que le pêcheur s'est fait prendre dans sa propre nasse. Si Yayi Boni n'avait pas été élu très très proprement comme il l'a clamé hier, son remplaçant aurait le malheur de gérer tous les dégâts qu'il a causé en 5 ans d'exercice du pouvoir. Car, pour se faire très très proprement élire, notre chef suprême comme il s’est appelé hier a creusé tellement de trous qu’il se retrouve maintenant incapable de boucher. Le sens de l’honneur et de la dignité commandent que YAYI assume les conséquences de son style de gouvernance. Quelqu’un a parlé de « gouvernement ventilateur » ; je crois qu’il n’y a pas meilleur concept pour qualifier la gouvernance YAYI. Et aujourd’hui, YAYI tempête que :

- les finances de l’Etat sont au rouge

- les Béninois grèvent trop

- les Béninois n’ont pas du respect pour leur président etc. etc. etc. Le chef de l’Etat devrait se demander pourquoi c’est à son avènement à lui, que l’incivisme des Béninois s’est amplifié, que leur manque d’égard pour l’autorité est sorti des limites de l’ordinaire, que les travailleurs grèvent sans arrêt etc. S’il s’était posé ces questions, il aurait sans doute compris que le ver était dans le fruit, et que la puanteur du pet se trouve dans le propre anus du chef. Comment les travailleurs ne grèveraient ils pas lorsque le chef qui prône oralement la modestie végète lui-même dans la luxure, lui et son entourage? Et comment les travailleurs ne répéteraient ils pas leur grève lorsqu’à la moindre incartade, le Président monte sur le terrain sans avoir consulté au préalable ses conseillers pour aller promettre monts et vallées ? Comment les populations n’attendraient elles pas que YAYI vienne balayer devant leur porte lorsque celui-ci a pris l’habitude démagogique et propagandiste d’aller inaugurer les choses que l’adjoint d’un chef de quartier peut inaugurer ? Comment peut il se plaindre que tout le monde crie son nom alors que pendant 5 ans il a été « le seul avion qui vole » dans la République ? Dans les médias, sur le terrain, dans les champs de coton et d’ananas, sur les tas d’ordure, dans les eaux stagnantes et les eaux de ruissèlement, il n’y a que la tête de Yayi qu’on voit partout. C’est tout normal que les gens demandent qu’il vienne laver leur culotte. Une sagesse Fon dit, je cite : « lorsque vous prenez l’habitude de manger du haricot avec les enfants, un jour viendra où ils ramasseront des excréments de chèvre dans le sable, et vous les mettront dans le plat. » Celui qui a l’habitude de rouler dans le sable avec les gueux méritent d’être traîné par terre, fût il un Président; cela n’a rien d’extraordinaire. Il me semble que YAYI n’a pas pigé toutes les sagesses de son défunt maître. Eyadéma avait coutume de dire, je cite : « Lorsque vous avez l’habitude de jouer dans le sable avec les enfants, attendez vous à ce qu’un beau jour, ils vous demandent de sortir votre pénis pour qu’ils jouent avec » Nous avons passé 5ans à jouer dans le sable, et maintenant nous crions que nous sommes devenus sérieux. Et au même moment, on continue de semer le désordre partout. Sinon, qu’est ce que c’est que cette histoire de bras de fer avec les douaniers !!!! Permettez-moi de convoquer une fois encore la sagesse Fon : « la poule, se sentant riche devenue s’en alla payer un béjaune d’épervier pour ses poussins…. ». La suite, chers compatriotes, si vous avez de l’amour pour ce pays, ne laissez pas YAYI l’accomplir.