Lettre ouverte de l'Alliance Forces Synergies au Président de la République

                                                                                                                     Porto-Novo, le 12 avril 2016

 

Alliance Forces Synergies pour un Nouveau Départ (FSND)

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                                                                       LETTRE OUVERTE

 

                                                     A

                                                   SON EXCELLENCE, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN, CHEF DE                                                           L’ETAT, CHEF DU GOUVERNEMENT, CHEF SUPREME DES ARMEES

                                                                                                              COTONOU

 

 

OBJET : Nécessité impérieuse de traduire monsieur YAYI Boni en justice

 

 

                        Excellence Monsieur le Président de la République,

            Permettez-nous tout d’abord de saluer votre brillante élection à la tête de notre pays, et de vous réitérer nos souhaits de plein succès dans l’exercice de vos fonctions.

            Pour nous, Monsieur le Président, votre succès n’est pas seulement un souhait, mais une obligation, afin de donner raison à l’immense majorité de nos concitoyens qui ont pu vaincre leur peur, pour mettre un terme – nous l’espérons, définitif – à l’entreprise despotique de votre prédécesseur, monsieur YAYI Boni.

            En effet, en dix (10) ans de gestion du Bénin par monsieur YAYI Boni, notre pays a connu une telle déchéance, que même les esprits les plus tolérants de la mal gouvernance ont fini par se convaincre que notre pays ne peut plus connaître pire, quelque soit le successeur de monsieur YAYI Boni. Cependant, 65% de Béninois dont nous-mêmes n’ont pas voté pour vous simplement parce que vous allez faire mieux que YAYI Boni.

-       Nous voulons, et vous avez su nous en convaincre, que vous conduisiez très bien les destinées de notre pays.

-       Nous voulons, et vous avez réussi à nous faire rêver, que vous restauriez la dignité de notre pays anéantie par dix longues années de gouvernance d’un président incompétent et dangereux.

-       Nous voulons, et vous avez su nous donner l’espoir, d’une justice équitable, « la même pour tout le monde ».

-       Nous voulons, et vous avez réussi à nous convaincre, que vous assuriez notre sécurité et nous protégiez.

-       Nous voulons, et vous nous l’avez promis, que vous fassiez réparer les torts faits à notre pays, et punissiez les fautifs, que vous fassiez rendre gorge aux pilleurs et prévaricateurs de tous acabits, sans toutefois tomber dans le piège de la chasse aux sorcières, mais que la justice règne.

            C’est au nom de cette juste justice que nous en appelons aujourd’hui Monsieur le Président, à votre engagement personnel, afin que monsieur YAYI Boni soit traduit en justice, tout au moins pour quelques uns des innombrables torts qu’il a faits à notre pays.

            Excellence Monsieur le Président de la République,

            Le peuple vient de vous installer, et nous pensons qu’il n’y a pas une seconde à perdre. Nous avons besoin d’être assurés que l’homme qui a su rallier 65% de Béninois à sa vision, a réellement le courage de ses nobles ambitions. Faire traduire monsieur YAYI Boni en justice serait pour nous le plus grand gage de votre volonté à faire nettoyer les écuries d’Augias, et à en finir avec la complaisance au sommet de l’Etat ; ce serait aussi le gage de l’importance que vous accordez aux concepts de « rupture » et de « nouveau départ ».

            Monsieur le Président,

            Laisser monsieur YAYI Boni se la couler douce après tous les scandales orchestrés sous et par son régime, c’est prendre le risque de faire croire aux futurs dirigeants de notre pays, notamment la jeunesse, qu’un chef  d’Etat Béninois est plus puissant que ne l’est un chef d’Etat Américain, qu’un chef d’Etat Béninois en exercice ou non est intouchable, et que quelque soient ses crimes, il est protégé par un bouclier anti-justice. Laisser une telle conception du pouvoir d’Etat dans la tête des jeunes, serait désastreux pour l’avenir, et en contradiction totale avec votre projet de société, vos propos lors du débat contradictoire radiotélévisé du second tour des élections, ainsi qu’avec votre discours d’investiture du 6 avril 2016.

            C’est vrai, l’un des arguments ventilés par vos détracteurs pendant la campagne électorale était que votre candidature serait une candidature de vengeance, et que votre présidence serait sans doute une présidence de chasse aux sorcières. Vous ne devriez pas céder à ce genre de chantage Monsieur le Président. Nous pensons que la rupture, c’est aussi avoir le courage de braver les idées préconçues et la démagogie de quelques détracteurs.

            Les crimes de monsieur YAYI Boni sont nombreux, et vous le savez Monsieur le Président ; c’est de notoriété publique, et nous avons tous été témoins. Permettez-nous d’en citer ici quelques-uns des plus révoltants, et qui forgent notre conviction pour la nécessité de traduire cet homme en justice :

1)    La déconfiture de la Police Nationale du fait de sa politisation à outrance et de son nivèlement par le bas pour servir les vils desseins d’un autocrate

-       Promotions et nominations au mépris des textes de loi et des règles de compétence établies : – Exemples : promotion illégale et illégitime à titre exceptionnel de HOUNDEGNON Philipe et de HOUNNONKPE Nazaire au grade de Contrôleur Général de Police aux seules fins de les nommer respectivement aux postes de Directeur Général et de Directeur Général Adjoint de la Police Nationale en 2013, puis promotion illégale et illégitime en 2015, de ces mêmes personnes malgré les remous, au grade d’Inspecteur Général de Brigade, en violation de tous les textes de loi en vigueur, et de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990; promotion de ATCHOU Didier et SEDOHOUN Alfred à titre exceptionnel au grade de Contrôleur Général de Police, puis nomination de ces mêmes personnes respectivement aux postes de DGPN et de DGPN Adjoint, soit dans les mêmes conditions que HOUNDEGNON Philipe et HOUNNONKPE Nazaire, et en violation des mêmes  textes de loi ; la nomination, au mépris de toute procédure et de tous les textes relatifs à l’organisation et au fonctionnement de la Police Nationale, de AKODJENOU Waidi, au poste de Directeur Central des Renseignements Généraux et de la Surveillance du Territoire…–

-       Instrumentalisation de la police par monsieur YAYI Boni, aux fins de règlement de compte : – Exemples : Affaire dite « Tentative d’empoisonnement » dans laquelle le même HOUNDEGNON Philipe alors Commissaire Central de Cotonou prétendit à la face du monde tenir en mains « un produit hautement radioactif » dans une salle où aucun des occupants ne portait de masque de protection, mais on sait qu’aucun d’eux n’est décidé pour cause d’exposition à la radioactivité jusqu’à ce jour ; affaire dite « Complot contre la sûreté de l’Etat »... –

2)    Le mépris de la vie humaine 

-       les tueries de grand Hinvi ;

-       les disparitions mystérieuses, notamment celle de Pierre Urbain DANGNIVO ;

-       La mort dans des conditions encore floues de Ida SOHOUDJI AGBOSSOU ;

-       Les personnes écrasées par le cortège présidentiel fanfaronnant, du fait de l’incompétence des chauffeurs…

3)    Le mépris des libertés

-       Les bastonnades ordonnées de syndicalistes ;

-       Les arrestations et emprisonnements arbitraires ;

-       Les expropriations illégales ;

-       Les interdictions de manifester pacifiquement ;

-       Le harcèlement fiscal des opérateurs économiques, et le terrorisme de l’Inspection Générale de l’Etat ;

-       La faillite organisée d’entreprises, pour insoumission à monsieur YAYI Boni…

4)    Le mépris de l’unité nationale et de la paix

-       Les propos incendiaires et attentatoires à la paix et à l’unité nationale : – « Je ferai appel aux miens du Bénin profond… » ; « Ce sont les gens du sud… » ; « Je vais les écraser » ; « Ils sont petits… » ; « Je vais bondir… »…

-       L’instrumentalisation de la religion : les messes, les cultes, les séances de prière et les rituels à la gloire d’un homme.

-       Tentative d’opposer les religions, les régions, les peuples et les ethnies…

5)    Le mépris de la Justice, de l’intérêt supérieur de la Nation et la dégradation de l’image de notre pays

-       Refus délibéré d’exécuter les décisions de justice lorsqu’elles ne satisfont pas les intérêts de monsieur YAYI Boni.

-       Le recrutement frauduleux de travailleurs dans l’administration publique : les concours à polémique, mais validés malgré les protestations et le tollé général.

-       Le scandale de l’affaire « Construction du siège de l’Assemblée Nationale », et le lourd préjudice porté à l’Etat condamné à verser des milliards à l’entrepreneur alors même que les travaux n’évoluent guère, et que probablement, les députés n’intègreront jamais ce siège.

-       La rocambolesque affaire dite « ICC-Service et consorts » dans laquelle le nom de monsieur YAYI Boni est cité à plusieurs reprises.

-       La transformation du palais de la présidence en un lieu vulgaire de distribution d’argent liquide pour acheter les consciences des électeurs pendant le second tour des élections présidentielles de 2016…

            Monsieur le Président de la République,

            Ce ne sont là que quelques faits connus par nombre de nos compatriotes, et pour lesquels, il est indispensable d’ouvrir une enquête judiciaire en vue d’établir objectivement la culpabilité de monsieur YAYI Boni, et de le punir, pour servir d’exemple, et pour décourager à jamais toute velléité d’inféoder l’Etat à la personne de son chef et de tenir les citoyens comme des sujets au service d’un monarque.

            Ce que nous attendons de vous Monsieur le Président, ce n’est point de vous substituer à la justice comme le faisait monsieur YAYI Boni, mais de faire tout ce qui est légalement en votre pouvoir afin qu’une procédure judiciaire soit enclenchée contre monsieur YAYI Boni. C’est tout ce que nous attendons de vous Monsieur le Président. Une fois cette procédure enclenchée, vous aurez fait votre devoir. Ce faisant, vous aurez renforcé l’espoir du peuple en la rupture, et ce peuple qui vous a élu à 65% vous en saura gré.

            Avec un peu de courage et de détermination, vous relèverez ce pays Monsieur le Président, et vous redonnerez à vos compatriotes la fierté d’être citoyens de ce pays. Nous savons que vous en avez la volonté, et notre soutien vous est acquis.

            Comptant sur votre esprit de compréhension, nous vous prions très respectueusement Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Chef Suprême des Armées, de croire à notre sens patriotique et à l’expression déférente de notre très haute considération.

                                                                                         Le Secrétaire Général du FSND,

 

 

 

                                                                                              Medeton Serge DAHANDE

                                                Conseiller Principal de Jeunesse; Administrateur d’Action Culturelle & Communicateur

           

 

 

Ampliations :

-       Président de l’Assemblée Nationale…………01

-       Président de la Haute Cour de Justice………01

-       Ministre de la Justice…………………………..01

-       Ministre de l’Intérieur…………………………..01



10/06/2016
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